Le domaine de l’Abbaye

Domaine de l’Abbaye

A l’entrée du Parc Régional Naturel du Perche le Domaine de l’Abbaye est l’un des lieux touristiques majeur d’Eure-et-Loir.

La visite commence sur le parvis de la Grange aux Dîmes, un bâtiment où l’on entreposait le produit de la dîme. La dîme qui était un impôt perçu par l’Abbaye, qui correspondait à un dixième de la production des paysans. Construite à la fin du XVème siècle, cette halle était double, à l’origine, la façade actuelle est donc contemporaine au reste du bâtiment.

L’ancienne Grange aux Dîmes (réhabilité en 2006) est l’entrée des Jardins Thématiques de l’abbaye, mais elle accueille également l’Office de Tourisme Terres de Perche, une boutique de produits locaux, un espace bar, des escape games et une salle de réunion.

Plus d’infos sur www.ledomainedelabbaye.net

Le parc

Les moines possédaient des vergers, des potagers et réservaient une parcelle pour semis de graines de fleurs. Le bouquetier produisait toutes sortes de fleurs odorantes destinées à agrémenter l’autel de l’église. On trouvera dans les jardins du parc ces fleurs emblématiques tel le lis de la Madone, symbole de chasteté, la rose de Provins, évoquant la Vierge Marie ou encore le narcisse qui marque le printemps…

Dans les parterres du Jardin des Simples nous trouvons une gamme de plantes fleuries qui servaient à la préparation des breuvages thérapeutiques, des insecticides, ou encore à la composition de liqueurs apéritives, digestives ou stimulantes.

De part et d’autres des jardins potagers s’alignent les arbres fruitiers hautes tiges : pommiers et poiriers.

Dans le Potager des Aromates, nous découvrons des agencements de légumes vivaces (artichauts, céleris, raiforts…) et des herbes culinaires (origans, thyms, sarriettes, menthes…).

Pour le goût et l’agrément, nous trouvons aussi des petits fruitiers (groseilliers, cassissiers et fraisiers).

Dans le Potager annuel, les saisons et les thèmes variés s’y rattachent donneront le jour à tout un apanage de légumes qui par leur diversité mettent un accent moyenâgeux et des notes plus contemporaines dans les collections de légumes aux formes et couleurs plus étonnantes les unes que les autres. Avant l’Allée des Tilleuls, un bouquet d’érables sycomores ombres légèrement le Jardin des fraîcheurs, véritable tapis de plantes vivaces (bergénias, digitales, géraniums…)

La Prairie aux bulbeuses dévoile ses anneaux de narcisses, elle ajoute à l’espace du parc, par la simplicité de ses courbes et sa vastitude, une dimension tant à la grandeur de l’architecture de l’abbatiale qu’au sentiment de spiritualité qui y règne encore.

Le monastère était situé en carré autour d’un cloître, mesurant 40 m de côté. Il ne reste presque plus rien du cloître de l’Abbaye livrée au pillage dans les années qui suivirent la Révolution et la dispersion des moines, on retrouve seulement la trace de ses voûtes sur le mur nord de l’Abbaye.

Le cloître se compose d’une ouverture au centre, souvent un jardin, une fontaine ou le cimetière des abbés. Autour de ce jardin se trouve un couloir couvert où déambulaient les moines. Le cloître était l’endroit de vie et de méditation des moines de l’abbaye. De ce couloir, on pouvait accéder aux différentes parties du monastère : l’église, mais également, les ateliers, les cuisines, le bûcher et le cellier ou le réfectoire. Les étages du cloître étaient réservés aux dortoirs.

Sur le côté sud du cloître, se trouvait la salle des chapitres, où l’abbé lisait tous les matins, un chapitre de la règle de Saint-Benoît, puisque les moines de l’Abbaye de Tiron étaient bénédictins. Concrètement, la règle se présente sous la forme d’un livre divisé en 73 chapitres. Les religieux prononçaient trois voeux : celui de pauvreté, la chasteté et l’obéissance. La règle partage la vie des moines entre la prière, la méditation des textes de la Bible et le travail manuel. Saint-Bernard aimait à rappeler un adage de l’apôtre Paul, qui dit : « qui ne travaille pas, ne mange pas ».

Au-dessus de la salle des chapitres, se trouvait la bibliothèque, où les moines copiés les livres. En 1785, un incendie s’y déclara et environ 2000 volumes furent détruits. Après l’abandon de l’abbaye à la Révolution, le cloître va s’effondrer en 1817 et servir de carrière de pierre pour la construction des maisons du village. Ainsi, auberges et commerces vont se construire autour de l’ancienne abbaye et le bourg de Thiron-Gardais va naître de ces cendres.

Le clocher de l’Abbatiale est contemporain de la nef du XIIe siècle. Le dôme octogonal qui a pris pour Thiron une valeur emblématique n’est pas d’origine, il a été offert et réalisé en 1691. La toiture initiale du clocher était un toit sobre à quatre pans couvert de tuiles.

Le clocher offre un très beau point de vue sur l’emplacement de l’ancien choeur gothique qui s’est effondré en 1817 ainsi que sur l’ensemble de la façade nord de l’abbatiale.

Prenons l’Allée des Tilleuls et posons notre regard sur les Jardins de Bruyère où l’on verra fleurir au fil des saisons des variétés d’hydrangeas, camélias, rhododendrons et végétaux aux parfums de miel, de fleurs et d’épices. Au bout de l’allée, se dresse majestueux dans un lit de pervenches un Tilleul séculaire, datant de l’époque révolutionnaire.

Un des vestiges préservé de l’époque monastique est bien le vivier des moines, devenu aujourd’hui ce plan d’eau bordé de noisetiers, érables, chênes… Les moines avaient construit un grand réseau de canalisations souterraines appelé aqueduc. Ainsi l’eau de l’étang passait au moulin, alimentait la pêcherie et était ensuite conduite vers le puit et vers les cuisines du cloître, avant de finir dans le vivier pour rejoindre enfin la Thironne.

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Un des chapitres du « Roman de Renard » fait référence à l’Abbaye de Thiron. Lorsque le loup Ysengrin vient quémander quelques anguilles volées par Renard à des marchands, celui-ci lui répond : « Attendez donc que les chanoines de l’Ordre de Tiron aient fini de manger ».

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Sur la Terrasse Supérieure, un verger a été créé qui, de plus, est agrémenté d’Arches Fleuries. Il évoque la promesse d’une cueillette variée : amandiers, abricotiers, cognassiers, figuiers, pêchers et pruniers se succèdent. Le long du mur d’enceinte du Parc se détache un palissage de pommiers anciens en palmettes. Les Arcades fleuries confèrent à cette terrasse une dimension dans l’espace, grâce à la diversité des feuillages, l’exubérance des glycines, la délicatesse des rosiers grimpants et l’exotisme des passiflores.

Cette plate-forme permet une vue plongeante sur les Carrés thématiques vus par le paysagiste comme une mosaïque de formes géométriques référant à des motifs de pavés médiévaux. A chaque carré sa couleur : jaune, bleu, blanc et pourpre.

Une magnifique Roseraie composée en majeure partie de rosiers anciens, sépare le Fossé des Vivaces (gunneras, iris sibirica, solidago…) qui longe la prairie et le jardin clos. Lorsque fleurissent les roses et toutes des fleurs des carrés, lorsque les parfums dans la période ensoleillée sont au sommet de leur fragrance, c’est une orchestration de couleurs chamarrées et de senteurs multiples qui ravissent les sens. Le vert dominant du Parc devient alors le cadre de ce tableau géant.

Les dépendances

Le Colombier de l’Abbaye se trouvait au centre du « cimetière des pestiférés » où on portait en terre les incroyants. La date de construction du colombier est inconnue, il est seulement visible sur les plans de 1651. Les moines se nourrissaient essentiellement de poissons et de légumes, mais lorsqu’ils avaient à leur table de nobles têtes, ils devaient leur offrir un repas digne de ce nom, dont des pigeons.

Les moines de l’Abbaye vivaient en autarcie, pour cela ils avaient donc une basse cour et toutes les structures nécessaire à la vie en communauté. De droite à gauche se trouvait, la maison du médecin, le laboratoire, la boulangerie au-dessus du moulin à eau et les écuries. La pêcherie était une réserve de poisson, c’était un bassin, dans lequel se trouvait sur le bord un petit bâtiment de bois. Celui-ci avait un fond mobile qui s’élevait au moyen d’une vis de pressoir en bois, que les moines n’avaient qu’à actionner pour puiser sans peine les poissons.

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Le Collège Royal et militaire

Propriété privée depuis les adjudications révolutionnaires, il ne se visite pas. Les religieux de la congrégation de Saint-Maur décidèrent d’ouvrir un collège d’enseignement classique en 1630. Sa renommée s’étendit dans toute la France quand en 1776, Louis XVI lui donna le titre de Collège Royal Militaire. Il existait neuf autres établissement de ce genre en France. Les jeunes gens qui se destinaient à une carrière militaire et en particulier les enfants orphelins d’officier ou de petite noblesse y étaient accueillis.

C’est ainsi qu’en 1778, le jeune Napoléon Bonaparte obtint une bourse pour venir étudier à Thiron. Mais il n’en fut jamais ainsi, puisque son père préféra l’envoyer au collège de Brienne, où l’enseignement était essentiellement scientifique, tandis qu’il était plus littéraire à Thiron. En effet, écriture, latin, arithmétique, géographie, dessin et musique composait les matières principales. Régulièrement, le programme trouvait une vivante expression à travers la mise en scène de pièces de théâtre, de leçons de danse et de musique.

Dans les jardins, les professeurs donnaient des notions sur la culture des plantes et des arbres fruitiers. Dans cet emploi du temps, l’escrime était le seul cours qui eût trait à l’éducation militaire. Les études cessaient dimanches et fêtes, mais le protocole religieux ne s’en trouvait pas pour autant assoupli.

L’après-midi, les pensionnaires étaient autorisés à se divertir : dames, échecs, billard, quilles ou longue paume. La renommée du collège de Thiron ne fut que de courte durée, puisqu’il ferma à la Révolution.

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